L’amortissement d’un bien, voire une immobilisation corporelle ou incorporelle, se fait dans le but d’étaler le coût d’achat d’un bien spécifique sur sa durée de vie utile, de manière linéaire ou dégressive. Pour pouvoir effectuer correctement l’amortissement d’un bien, il est indispensable de bien comprendre son principe, son fonctionnement et de connaître les règles fiscales y applicables.
Que faut-il savoir alors sur l’amortissement dégressif ? Comment fonctionne cette méthode d’amortissement et quand est-il utile de l’adopter ?
L’amortissement dégressif, en quoi ça consiste ?
La méthode d’amortissement dégressif consiste à étaler le coût d’achat d’un bien, comptablement, sur sa durée d’utilisation. Contrairement à l’amortissement linéaire qui implique la déduction d’une annuité constante pendant tous les exercices de la durée de l’amortissement en question, l’amortissement dégressif d’un bien implique une dépréciation plus rapide sur les premières années de l’utilisation du bien en déduisant une annuité décroissante. En d’autres termes, à travers l’amortissement dégressif, la somme amortie sera notamment plus importante durant le début de la période.
Principalement, les biens éligibles à l’amortissement dégressif sont les biens d’équipements et qui sont amortissables sur une durée minimale de 3 ans, notamment les ordinateurs, le matériel médical ou autres. De même, l’amortissement dégressif est applicable pour les systèmes de sécurité à caractère médico-social, les systèmes qui produisent de l’énergie ou de la chaleur et pour l’outillage utilisé pour la recherche technique ou scientifique.
Pourquoi opter pour l’amortissement dégressif ?
Quand une entreprise opte pour l’amortissement dégressif au lieu de l’amortissement linéaire, cela implique que le montant qu’elle peut déduire du montant de l’acquisition initiale du bien est plus important. Cette décision est une décision de gestion, particulière à toute entreprise. Toutefois, il faut savoir que le mode d’amortissement choisi doit être appliqué à toutes les immobilisations de l’entité dès le moment où ces dernières sont de la même nature ou qu’elles offrent des conditions similaires.
Quand est-il privilégié de choisir l’amortissement dégressif ?
De point de vue fiscal, l’amortissement dégressif offre la possibilité d’amortir les immobilisations de manière plus forte au début de leur utilisation. Ces immobilisations ne doivent pas, toutefois, être usagées pendant leur acquisition ou si leur durée d’utilisation est inférieure à trois ans. Ainsi, la méthode d’amortissement dégressif est choisie au début de l’acquisition d’une immobilisation et selon la durée d’amortissement de cette dernière, vu que la valeur du coefficient à appliquer est différente.
De point de vue comptable, l’amortissement dégressif commence dès la date à laquelle le bien concerné est mis en service.
Quel est le coefficient d’amortissement dégressif ?
Le coefficient d’amortissement dégressif est une donnée fournie par l’administration fiscale tout dépendamment de la durée normale d’utilisation du bien à amortir. Cette durée normale d’utilisation, à son tour, est indiquée par l’administration fiscale.
Dans ce sens, le coefficient d’amortissement dégressif est de 1.25 pour les durées d’utilisation qui varient entre trois et quatre ans et de 1.75 pour les durées d’utilisation qui varient entre cinq et six ans. Quant aux durées d’utilisation supérieures à six anas, le coefficient d’amortissement dégressif est défini à une valeur de 2.25.
Comment se calcule l’amortissement dégressif ?
Pour élaborer le calcul de la méthode d’amortissement dégressif, il est essentiel tout d’abord de prendre en compte la base amortissable. Cette dernière fait référence à la valeur nette comptable, voire la valeur d’origine de laquelle la somme des amortissements depuis l’acquisition sera soustraite.
Ces soustractions seront effectuées jusqu’au moment où la base amortissable atteint une valeur nulle, notamment à la fin de la période d’amortissement.
Comment choisir entre la méthode d’amortissement dégressif et linéaire ?
Si une entreprise cherche à faire un choix entre l’utilisation de la méthode d’amortissement linéaire et dégressif, il faut tout d’abord noter que la méthode choisie doit obligatoirement refléter de manière fidèle la dépréciation des biens en question à amortir. En d’autres termes, le mode d’amortissement doit correspondre à l’utilisation réellement faite du bien.
Pour la méthode d’amortissement linéaire, elle présente un avantage indéniable relatif à la constance. En effet, grâce à cette méthode, la valeur de l’immobilisation est répartie sur sa durée d’utilisation réelle de manière égale. Quant à la méthode d’amortissement dégressif, elle présente la possibilité de pouvoir bénéficier d’un avantage fiscal majoré au début de l’utilisation de l’immobilisation. Ainsi, grâce à cette méthode, l’entreprise peut payer moins d’impôts dans un premier temps uniquement.
Il est notamment important de noter que l’amortissement dégressif et linéaire ne constituent pas les seuls méthodes d’amortissements autorisés de point de vue comptable. En effet, il est concevable d’amortir les immobilisations à travers d’autres méthodes, voire la méthode d’amortissement croissant ou la méthode des unités d’œuvres. Cependant, il est toujours essentiel de vérifier que la méthode d’amortissement choisie correspond effectivement au rythme de consommation des avantages économiques futurs.